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L'interview d'Adèle

 

ADÈLE CHARVET

nous inspire

 
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Bonjour Adèle! raconte-nous qui tu es.

Je m’appelle Adèle Charvet, j’ai 27 ans.
Je suis chanteuse lyrique. C’est mon métier-passion, c’est toute ma vie.

Mes hobbies sont tous liés à la musique : j’aime danser, aller à des concerts, … c’est un vrai exutoire.

Mais à cause de mon mode de vie, je ne suis jamais chez moi, je cherche donc surtout à retrouver mon cercle. Comme tout le monde en fait, je cherche à équilibrer vie pro et vie perso.

 
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‘‘Chanter, c’est mon métier-passion, c’est toute ma vie !’’

 
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Qu’est-ce qui t’a amené à chanter?

Ma famille est au cœur de tout. J’ai parlé un peu tard, et c’est ma sœur qui traduisait ce que j’essayais de dire. On peut vraiment dire que j’ai chanté avant de parler.

Retrouver ma famille, ça me rappelle toujours pourquoi je fais ce métier. Quand je fais des récitals dans des lieux plus confidentiels, c’est à ce cercle intime auquel je pense et j’adore. C’est le lieu où je peux donner et rendre de l’amour autour de moi.

J’ai une famille mélomane. Ma vocation s’est développée au gré des cadeaux musicaux et des concerts où j’allais avec mes grands-parents. Mon papa* est compositeur et travaille à Radio France. Il écoutait surtout du Bach, et les Beatles.

Mais il y a aussi plusieurs sportifs de haut niveau dans ma famille** ! Malgré cela, je n’ai eu aucune pression sportive. Mes parents ont vu très tôt que la musique était mon truc.

 
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‘‘Je suis hyper sensible et très empathique.’’

 
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On a l’impression que tu oses facilement parler d’amour…

Je suis hyper sensible et très empathique. Je sens tout ce qu’il se passe autour de moi, comme si j’avais les sens constamment en éveil. Je capte tout ce que les gens dégagent.

En même temps, j’aime vivre dangereusement, oser me mettre à nu.

Quand je suis sur scène, je me sens pleinement vivante, plus que n’importe où ailleurs. Cette sensation d’être alignée, entre le mental et le physique, c’est comme une quête perpétuelle.

Chanter, c’est pour moi une vocation pure. Je savais que j’avais un talent. Cela aurait été difficile de faire autre chose. Ce que je disais, enfant, à ma grand-mère, c’était que si je n’avais pas la carrière de Jessye Norman, j’ouvrirais un salon de coiffure!

Peux-nous raconter les étapes qui t’ont amenée jusque là ?
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J’ai commencé la chorale à 6 ans, puis j’ai intégré le conservatoire. Et puis, plus tard, j’ai eu trois épisodes importants qui ont transformé ma carrière.

Mon premier tournant professionnel a été un concours aux Pays Bas. A notre grande surprise, mon pianiste et moi avons gagné la majorité des prix, et nous avons signé pour vingt récitals dans la foulée. Je n’avais que 23 ans!

Puis j’ai été engagée pour chanter Mercedes dans Carmen au Royal Opera House de Londres. C’était une occasion inouïe car il est très rare d’obtenir de tels rôles en étant si jeune, et je n’avais jamais fait d’opéra.

Et là, j’ai été obligée de faire un choix. Pour accepter ce rôle, je devais démissionner de mon master, car les deux étaient incompatibles. C’est un véritable tournant. J’ai la sensation que j’ai été plongée dans le milieu du travail sans être préparée. Et c’est complètement sans regret!

En parallèle, j’ai gagné le prix du musicien le plus prometteur à l’occasion de l’Académie du Festival de Verbier. Soudain, les gens m’ont prise au sérieux. Je n’avais pas besoin de reconnaissance, mais c’est un effet boule de neige qui m’a vraiment lancée.

J’ai eu de la chance, mais je pense aussi qu’on créé sa chance. Beaucoup de tournants dans ma vie sont les fruits du hasard. Je ne me ferme jamais rien. Je me jette dans les projets… En fait, je suis vorace d’expériences et de vie.

 
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‘‘Je suis vorace d’expériences et de vie.’’

 

Tu oses prendre des risques! Y a-t-il une audace féminine selon toi ?

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Je travaille dans un milieu où la femme chanteuse est sous les feux de la rampe, très valorisée. Je n’ai pas l’impression de me battre contre un quelconque sexisme, même si je suis bien consciente qu’il existe ! J’ai d’ailleurs rencontré à de rares occasions des personnalités masculines un peu tyranniques…

Cependant, j’aime me mettre en danger. J’aime tester mes limites. Est-ce typiquement féminin, ou est-ce mon caractère ? Bonne question…

Ce que je suis obligée de faire encore aujourd’hui, c’est de m’affranchir de mon éducation de jeune fille polie. Beaucoup de femmes sont conditionnées à pas faire de vagues et à servir. J’ai toujours du mal à me sortir des carcans de mon éducation. Quand je pense que je travaillais à l’école surtout pour être aimée des professeurs !

Mon audace a explosé quand j’ai compris que je faisais ce métier pour moi. Quand j’ai commencé à avoir une petite notoriété, j’ai été critiquée, et j’ai été obligée d’étudier pourquoi ça me heurtait tant.

En réalité, j’étais en quête de reconnaissance. J’ai dû chercher profondément pourquoi je faisais ce métier. Aujourd’hui je sais que je travaille pour la musique et pour moi.

C’est une vraie démarche pour moi de m’affirmer quand ça ne va pas. Si un jour j’ai une fille, je voudrais qu’elle n’ait peur de rien, qu’elle ne se sente pas bridée, qu’elle sache qu’elle peut être conquérante et tout tenter.

 
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Comment se manifeste ton ambition?

Je suis très au clair sur mes forces et mes faiblesses. Je n’ai pas peur. Je cultive une insouciance qui me permet de traverser des choses intenses sans dégât.

Je me mets la pression, mais une juste pression. Je me connais bien. Je ne m’encombre pas d’anxiétés inutiles.

L’anxiété peut être trop envahissante. Il m’est arrivé de faire un mini burn out : plus jamais! Quand j’ai trop travaillé, que je suis épuisée, je décide vite, et j’allège les charges.

Je suis comme une sportive, perpétuellement en compétition avec moi-même. Dans mon art, j’ai un idéal, je veux être à la hauteur. Sinon je m’en veux !

Du coup, comme je fais ce que j’aime, mon ambition est de continuer à faire de la musique qui m’est essentielle, avec des partenaires qui me nourrissent et me stimulent !

Sur un plan personnel, je suis très amoureuse, et je souhaite que ça ne s’arrête jamais ! Je m’étais fixé d’avoir des enfants assez jeunes, mais en fait j’ai eu besoin de m’accomplir. Maintenant, j’ai compris que les enfants ne seraient pas un frein, mais au contraire qu’ils stimuleront mon ambition.

 
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“Si un jour j’ai une fille, j’aimerais qu’elle n’ait peur de rien.’’

 

Peux-tu nous raconter un projet dont tu es fière, et comment tu y es arrivée ?

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Il n’y en a pas qu’un. Je suis très fière de beaucoup de victoires que je cumule et qui me rendent forte. Déjà, j’ai fait mon premier disque en automne dernier… J’ai choisi un répertoire anglo-saxon du XIX ème que peu de personne connaissent en France, et c’était assez audacieux!

Une autre fierté, c’est d’avoir survécu à une expérience de travail avec un chef d’orchestre toxique. Il a voulu me dresser. Je retire une très grande force d’avoir tenu, de ne pas être partie et d’avoir bien fait mon travail. D’où l’importance pour moi de chérir plus que tout mon équilibre et ma santé.

De mes victoires, je retire une leçon : plus tu es audacieuse, plus ça marche. Il faut arrêter de s’excuser. On n’a rien en s’excusant.

 
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Et ta féminité dans tout ça ? Et le parfum ?

La féminité est importante pour moi car je fais un métier de représentation. Je dois faire attention. Ma maman m’inspire, car elle est très coquette. Et j’ai une passion pour les chaussures!

Mais après, je ne me prends pas la tête. Je me fais belle pour moi, pour me plaire.

Je ne peux pas avoir plusieurs parfums en même temps, je ne peux avoir qu’une odeur. En ce moment, j’aime le musc.

Je me parfume le matin, un geste sensuel et simple. Mon parfum est ma signature olfactive, confortable et sensuelle. J’aime qu’on doive être près de moi pour me sentir, que ce soit intime.

Mon parfum doit me révéler, me faire sentir bien dans mon corps, charnelle, vivante.

 
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"Mon parfum doit me faire sentir bien dans mon corps, charnelle, vivante."

 

Photos par Capucine de Chocqueuse

* NDLR : Pierre Charvet est compositeur et travaille à Radio France. 

** NDLR : Maryse Éwanjé-Épée, recordwoman française de saut en hauteur, et Monique Éwanjé-Épée, championne d’Europe du 100m haies, et son cousin rugbyman, Denis Charvet a été notamment finaliste de la coupe du monde 1987.